Le labo de Winnipeg lié à celui de Wuhan : que nous cache-t-on?
Une scientifique de Winnipeg menait en parallèle des projets secrets à l'Institut de virologie de Wuhan.
Juillet 2019 : deux scientifiques d'origine chinoise, Xiangguo Qiu et son mari Keding Cheng, se font révoquer leur autorisation de sécurité au Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg (LNM) en raison de possibles « violations des protocoles de sécurité ». Le LNM est le seul laboratoire de niveau 4 au Canada. Ce type de labos est susceptible d'abriter des micro-organismes très pathogènes, caractérisés par leur haut degré de dangerosité, par l'absence de vaccin protecteur et de traitement médical efficace ainsi que par leur transmission par aérosol.
Justement, quatre mois avant le limogeage de Xiangguo Qiu et Keding Cheng, le LNM, peut-être par l’entremise de ces deux espions scientifiques, avait expédié deux micro-organismes pathogènes, les virus Ebola et Henipah, à l'Institut de virologie de Wuhan (IVW), celui dont on soupçonne d'être à l'origine du COVID-19.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là.
Une mystérieuse scientifique au dossier nébuleux
Xiangguo Qiu et Keding Cheng ont très tôt éveillé les soupçons du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). Selon les dossiers du SCRS, Xiangguo Qiu conseillait les employés de l'Institut de virologie de Wuhan sur la biosécurité alors même qu'elle était à l'emploi du LNM. Son travail avec l'IVW n'a jamais été dévoilé au gouvernement canadien. On l'aurait vu faire de nombreux allers-retours entre Winnipeg et Wuhan en 2017-2018.
En 2021, une enquête du SCRS a révélé que Qiu était responsable d’un projet à l'IVW qui devait se dérouler de juin 2019 à mai 2021. Le projet consistait à « évaluer [...] les risques pathogènes associés aux filovirus de chauve-souris afin de développer de nouveaux vaccins, ce qui suggère que des études de gain de fonction devaient éventuellement avoir lieu », dit-on dans un rapport du SCRS. Ce que l’on appelle, dans le jargon du milieu, « gain de fonction » est une opération qui a pour but de modifier génétiquement un organisme afin de le rendre plus pathogène ou plus transmissible chez l'humain.
Toujours selon les dossiers du SCRS, un virologue chinois, que l’on a identifié comme étant « Individu 1 », s'occupait de la conception du projet mené par Xiangguo Qiu, tandis qu'un autre scientifique, celui-là de l'IVW et identifié comme étant « Individu 2 », effectuait le travail sur place au labo. Cet « Individu 2 » a été embauché par Santé Canada en février 2018 grâce à Qiu. Or, peu de temps après son embauche, il a été accusé de dérober des fioles remplies d'une substance non divulguée, fort possiblement dans le but de les refiler au laboratoire de Wuhan.
Ce qui a été confirmé par des documents qui montrent qu'un autre projet secret à l'IVW impliquant Xiangguo Qiu visait à dérober des agents pathogènes du laboratoire de Winnipeg. C'est dans cet esprit que les virus Ebola et Henipah ont été envoyés à l'IVW.
Des liens directs avec l'armée chinoise
Xiangguo Qiu a travaillé directement avec un major général de l’armée chinoise impliqué dans la recherche sur les armes biologiques et les programmes de vaccins contre le COVID-19, selon un examen des dossiers expurgés du SCRS. Le rôle exact de Qiu au sein de l'armée chinoise est entouré d'un flou artistique.
Cela dit, sept scientifiques du LNM ont coécrit six études sur des maladies infectieuses avec des chercheurs de l'armée chinoise. Xiangguo Qiu elle-même a participé à cinq de ces six études.
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau n’a jamais été transparent dans ce dossier. Il refuse entre autres de mettre sur pied une enquête publique sur ce qui s'est réellement produit à Winnipeg. Il maintient le couvercle, par exemple, sur la raison pour laquelle il a accordé 828 046$ à l'Institut de virologie de Wuhan. Dans quel but?
Du côté de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), on répète que tous ceux et celles qui travaillent au LNM doivent passer par des contrôles de sécurité serrés et adhérer aux « protocoles, aux procédures et aux politiques de sécurité de l'ASPC en fonction du niveau d'accès requis ». On ajoute que toute collaboration avec la Chine s'est terminée à l'été 2019.
Posons donc la question : que nous cache-t-on, réellement, dans ce dossier?
Sources